Lorsque nous habitions en Île-de-France, nous avions instauré un jour de nourriture japonaise dans la semaine. Nous démarrions la journée par un petit-déjeûner japonais. Le midi, nous nous régalions avec de délicieux menus livrés par notre restaurant japonais parisien préféré (coucou atsuatsu) puis le soir, nous préparions un bol de nouilles garni entre autres des restes du déjeuner, généralement très copieux.
Instaurer ce petit rituel nous avait permis de rompre un peu la monotonie de cette époque morose rythmée par les confinements, les variations d’horaires du couvre-feu et autres restrictions de déplacements.
Surtout, nous avions l’impression d’être un peu déjà partis au Japon, alors que les ouvertures de frontière et les délivrances de visa étaient à l’arrêt total et ajoutaient à la morosité ambiante. Le matin, lorsque nous étions en train de préparer notre nattō, nous rêvions du jour où, installés au Japon, nous pourrions en trouver dans chaque konbini ou supermarché et en manger tous les matins au petit-déjeûner.

Qu’est-ce donc que le nattō ? Il s’agit de graines de soja fermentées, qui se dégustent généralement accompagnées d’une petite sauce et de moutarde. Une fois que la préparation est bien mélangée, vous obtenez un ensemble bien filandreux et gluant, aussi peu appétissant que délicieux. Enfin, quand je dis délicieux, c’est subjectif. Même au Japon, le nattō divise, mais ne laisse pas indifférent : il y a ceux qui adorent, et ceux qui détestent. En ce qui nous concerne, nous faisons partie de ceux qui en raffolent.
Pour bien démarrer la journée, et éviter les fringales en cours de matinée, nous préparons une portion de riz, sur laquelle nous cassons un œuf. Puis nous ajoutons le nattō et, lorsque nous en avons à disposition, nous émiettons des feuilles de nori. Le tout accompagné d’un thé vert et d’un Yakult (article à venir), la journée ne peut que bien commencer, et nous voilà rassasiés jusqu’au déjeuner !
Nous venons de vous décrire la version deluxe de notre petit-déjeuner. La photo ici montre tout l'inverse puisqu'il s'agit du premier nattō d'Apfelstrudel à Osaka, alors qu'il était en confinement.

Si vous nous rendez visite au Japon, vous n’échapperez pas à notre petit-déjeûner japonais ! Sauf si vous tombez le jour de notre petit-déjeûner français. Car, depuis que nous sommes au Japon, nous avons instauré le rituel inverse d’un petit-déjeûner français par semaine : pain, beurre et confiture, voire pâtisserie de la boulangerie les jours de fête.
Alors, plus tentés par le petit-déjeûner français ou par le petit-déjeûner japonais ?