Cinquième et dernier chapitre de la cinquième visite puisqu'à l'heure où cet article est publié, la petite belette est déjà de retour en France. Pour nos derniers moments ensemble au Japon, nous avions rendez-vous à Saitama avec un événement que nous attendions avec une très grande impatience : les championnats du monde de patinage artistique.

Accéder à un tel événement se mérite et se savoure ! Et, à moins d'être Jean Dujardin, n'accède pas aux championnats du monde de patinage artistique qui veut. "Que vient-il faire dans cette histoire ?" me demanderez-vous. Petite minute people : la légende (enfin, la presse) raconte que lors des jeux olympiques d'hiver à Sotchi (2014), Jean Dujardin serait, au travers de sa télévision, tombé sous le charme de sa future femme : la danseuse sur glace Nathalie Péchalat. L'histoire poursuit (enfin, la presse spécule) en racontant que ni une, ni deux, il aurait pris la décision de la rejoindre quelques semaines plus tard aux championnats du monde de patinage artistique à Saitama, pour venir l'encourager selon certains versions, ou carrément lui déclarer sa flamme selon d'autres récits.
En tout cas ce qui est vrai, c'est que Jean Dujardin était présent dans les tribunes de la Saitama Super Arena en mars 2014, ce même lieu où avaient lieu les championnats du monde cette année. Ce qui est également vrai, c'est qu'il est aujourd'hui marié avec Nathalie Péchalat. Mais si vous voulez mon humble avis, le reste des informations n'est qu'un ramassis de presse people. Pourquoi donc ? Eh bien, avoir sa place aux championnats du monde de Saitama est un parcours semé d'embûches, et il est presque impossible d'y accéder sur un coup de tête (ou de coeur).

Hypothèse 1 : Jean Dujardin préparait sa venue à Saitama depuis de longs mois
Le site internet des championnats du monde de patinage artistique indiquait une ouverture de la billetterie cinq mois avant le début des championnats, soit le 20 octobre.
Le 20 octobre, le site annonçait que la procédure de réservation des places serait détaillée début novembre, et qu'en attendant, une application indispensable à l'obtention des billets pouvait être téléchargée.
Ledit jour de novembre, le site invitait à se rendre sur l'application pour s'inscrire à la loterie.
Le règlement de la loterie était très strict, et il a fallu redoubler de vigilance pour ne pas commettre d'erreurs, sous peine d'élimination d'office de la loterie. La vigilance était d'autant plus de mise que ma commande se composait de différents éléments : un pass pour l'intégralité de la compétition pour ma soeur, et un pass pour la journée du samedi ainsi qu'un pass pour la journée du dimanche pour moi-même.
Fin novembre, les résultats tant attendus étaient diffusés : toutes les loteries nous furent favorables, sauf celle du samedi. Ma carte bleue fut ainsi débitée (détail important).
Début décembre, coup de tonnerre : l'application m'écrivit pour me dire que j'avais commandé deux places en mon nom pour le dimanche, ce qui était formellement interdit par le règlement de réservation et que par conséquent, le pass intégral était maintenu, mais ma place individuelle pour le dimanche, annulée. Je leur présentai instantanément mes plus plates excuses pour ne pas avoir compris le règlement dans ses moindres subtilités, et brandis deux arguments pour leur demander l'annulation de l'annulation : 1. ma carte bleue avait déjà été débitée 2. c'était un cadeau pour ma soeur, je ne voulais pas lui dévoiler la surprise en réservant la place en son nom.
Mi-décembre, alors que la petite belette était justement arrivée au Japon, je reçus le mail me confirmant qu'exceptionnellement, la place du dimanche serait maintenue.
Je ne fus définitivement rassurée que début mars, lorsque tous les billets me furent envoyés avec une place attribuée.

Hypothèse 2 : Jean Dujardin parle japonais et manie la Loppi de chez Lawson à la perfection
Quand je vous répète que l'on peut tout faire au konbini, je n'affabule pas, et à chaque fois que j'y effectue une démarche, je me dis que ce lieu mériterait bien que j'y consacre un article complet.
Nous voilà samedi 25 mars. Je suis arrivée à Tokyo, et ma soeur profite depuis le mercredi de son pass intégral pour suivre toute la compétition. Je n'ai pas de place pour assister à la journée de compétition du samedi, mais nous décidons tout de même de nous rendre toutes les deux à Saitama pour tenter notre chance au stand "billetterie" que ma soeur a repéré depuis le début de la compétition. En plan B, nous décidons de nous partager le pass sur la journée. Après tout, il est à mon nom, et ma soeur n'a pas eu un seul contrôle d'identité depuis le début de la compétition.
Coup de chance, le stand billetterie est désert. Mais nous comprenons vite pourquoi : les employés du guichet nous présentent un QR code à flasher et nous renvoient au site pour obtenir une place. S'ensuivent de longues dizaines de minutes et des aller-retours avec le konbini, où nous sommes censées récupérer les places. Arrive enfin l'ultime étape : l'impression de la confirmation de réservation du billet sur la machine Loppi, incontournable outil de la chaîne de konbini Lawson.



Hypothèse 3 : Jean Dujardin détenait un pass VIP
C'est finalement l'hypothèse la plus probable, et c'est ce à quoi j'ai pensé en m'asseyant enfin dans les gradins de la patinoire. Mais, VIP ou pas, Jean Dujardin n'a pas eu une meilleure vue que moi. Les places de dernière minute se situaient en effet dans quelques rangées de gradins superbement bien situées : juste au-dessus des bureaux des juges, et juste en-dessous des fauteuils rouges réservés aux membres de l'ISU (international skating union).
Je n'ai pas perdu une miette de la compétition à laquelle j'ai donc assisté aux premières loges. Quel spectacle, sur la glace comme dans le public ! Les Japonais sont des spectateurs attentifs et disciplinés, qui encouragent leurs patineurs, qu'ils soient derniers ou champions du monde. Et lors de l'hymne national (nous avons assisté au podium des messieurs, où un Japonais a été sacré champion du monde), le silence est impressionnant.
Mon seul regret fut de ne pas avoir pu y assister à côté de la petite belette, mais nous avons pu nous échanger des messages en guise de commentaires des prestations.

Je me souviendrai longtemps de ces championnats du monde, et je ne crois pas trop m'avancer en disant que la petite belette aussi.
Je lorgne déjà sur le trophée NHK (une des étapes annuelles du grand prix de patinage), qui aura lieu en novembre prochain... à Osaka !